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Libération

L'appétit des entreprises publiques agace Bruxelles

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Ces groupes, dont EDF, posent problème à la Commission.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

François Roussely, le patron d'EDF, a déclenché un séisme de belle magnitude qui menace d'emporter les derniers pans du capitalisme d'Etat à la française. En s'emparant, le 18 mai, de 20 % du conglomérat italien Montedison, il a franchi une ligne rouge. Désormais, les partenaires de Paris au sein de l'Union le disent ouvertement : il est hors de question qu'une entreprise, dont le capital est propriété d'un Etat et qui est souvent adossé à un monopole ou quasi-monopole sur son marché national, fasse ses courses en Europe en rachetant des sociétés cotées en Bourse, et donc «opéables», et confrontées, elles, à la concurrence.

Agacement. La Commission européenne ne cache pas non plus son agacement face à l'appétit des entreprises publiques françaises : à titre d'avertissement, elle va examiner aujourd'hui une «note d'information» rédigée par Mario Monti et Loyola de Palacio, les commissaires à la Concurrence et à l'Energie, sur l'état du marché de l'électricité.

Mais cette «note» n'est que la manifestation d'une impuissance : la Commission se sait démunie sur le plan strictement juridique. Certes, certains font valoir que le marché français de l'électricité n'est pas aussi ouvert que celui de ses voisins. Mais l'Hexagone respecte la directive européenne de 1996 (30 % minimum du marché libéralisé). En outre, la réalité est bien en deçà des principes proclamés sur le papier. Ainsi, le marché allemand, ouvert à 100 %, ne l'est en pratique que d