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Libération

Profession: patron séquestré

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Le directeur de Péchiney-Marignac retenu une seconde fois par les salariés.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

Toulouse de notre correspondant

Il a vu sa qualité de directeur du site de Marignac prolongée le mois dernier par Pechiney ElectroMétallurgie (PEM). La note n'indiquait toutefois pas à Gérard Philiponneau s'il devait accepter d'être séquestré une seconde fois.

Les 250 métallos pyrénéens l'avaient déjà retenu dans l'usine le 18 avril avec le cadre de PEM venu annoncer la fermeture prochaine des fours. Ils l'ont à nouveau enfermé dans son bureau lundi à 14 heures et ne l'avaient toujours pas libéré hier en milieu de soirée. «Je peux comprendre l'exaspération des salariés, commente le sénateur socialiste Bertrand Auban. Les discussions avec la direction n'avancent pas.»

«Le dialogue existe», rétorque le porte-parole du groupe qui rappelle que le PDG de Pechiney Jean-Pierre Rodier lui-même s'est déplacé jusqu'à Toulouse pour rencontrer les syndicats. «Mais Marignac, reprend-il, perd aujourd'hui 7 millions de francs (1,07 million d'euros) par mois, plus que sa masse salariale.» Gérard Philiponneau a passé quoi qu'il en soit la nuit de lundi à mardi sur la moquette de son bureau.

PEM espérait toutefois hier que la situation s'apaiserait une fois rendue l'ordonnance du juge des référés. Mais en décidant que «l'avenir du site» devrait figurer à l'ordre du jour du prochain comité d'entreprise, le tribunal a au contraire fait monter la tension. A 17 heures, les salariés ont forcé l'entrée du bureau de Gérard Philiponneau, pourtant protégé par leurs délégués. Bousculades légères et plutôt