Après la guerre menée contre ses actionnaires, Marc Rochet est visiblement en train de s'engager dans une nouvelle bataille, plus mesquine cette fois: celle du projet contre projet. Voilà donc que, au lendemain de la mise en redressement judiciaire d'AOM-Air Liberté (voir Libération du 20 juin), tous les acteurs de ce dossier s'expriment les uns contre les autres sur l'avenir du groupe. Mercredi matin, c'est le PDG des compagnies qui a ouvert les festivités sur Europe 1. «Si les actionnaires ne veulent pas payer, a-t-il dit, ce sera pro bablement une li quidation d'entreprise le 10 juillet», date jusqu'à laquelle AOM- Air Liberté peut honorer ses engagements financiers. «Mais, jusqu'à cette date-là, il faut tout faire pour trouver une solution», a ajouté Marc Rochet. Le PDG, qui soutient un projet de reprise financé par la Fidi (société foncière française), a expliqué qu'il espérait sauver entre 3 000 et 3 500 emplois, ce qui suppose entre 2 000 et 2 500 suppressions de poste, et non pas 1 320, comme le prévoyait le projet de plan social. «Air France pourrait reclasser entre 800 et 1 000 salariés du groupe», a-t-il ajouté.
Recherche. En écho, le ministre des Transports a affirmé, hier, que le gouvernement travaillait à la recherche d'un «repreneur fiable et solide», et que tout serait fait «pour qu'aucun salarié ne reste sur le carreau». Jean-Claude Gayssot, qui ne semble pas apprécier Marc Rochet, pousse un autre dossier, celui d'une RES (reprise d'entreprise par les salarié