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Libération

Inflation-croissance le dilemme europeen

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La BCE maintient ses taux d'intérêt, pour l'instant.
publié le 22 juin 2001 à 1h19

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Une mère offre deux chemises à son fils. Pour lui faire plaisir, il en met une. Sa mère, attristée: «Tu n'aimes pas l'autre?» C'est ce qu'on appelle un impératif contradictoire. Et c'est la situation dans laquelle se trouve la Banque centrale européenne (BCE): d'un côté, une croissance qui ralentit plus fortement que prévu, ce qui appelle une baisse des taux d'intérêt; de l'autre, une inflation qui atteint des sommets inconnus depuis 1993, ce qui appelle leur maintien voire leur hausse. Rassemblée hier à Dublin, en Irlande, elle a décidé, cette fois, de ne pas bouger. Son principal taux directeur, le Refi, demeure au niveau atteint le 10 mai, lorsque la Banque de Francfort avait décidé d'une baisse surprise, à 4,5 %.

Erreur. «Nous nous trouvons dans une situation difficile», a d'ailleurs reconnu la semaine dernière Otmar Issing, le «chief economist» de la BCE. Sur le front de l'inflation, le retour au-dessus des 2 %, objectif pour assurer la stabilité des prix, est renvoyé à 2002. En mai, l'inflation dans les douze pays de la zone euro a atteint 3,4 % contre 2,9 % en avril. Plus grave: hors prix de l'énergie et des produits alimentaires, le coeur de l'inflation a franchi pour la première fois la barre des 2 % (à 2,1 %). Otmar Issing admet l'erreur d'analyse: «Nous avons sous-estimé les effets inflationnistes des crises alimentaires en Europe.» Le maintien à un niveau élevé du prix du pétrole n'était pas non plus attendu... Bref, combiné