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Libération

Guerre à hautes doses entre lessiviers

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Procter et Lever lancent deux produits similaires en France.
publié le 23 juin 2001 à 1h21

La lessive, c'est la guerre. Entre multinationales, tous les coups sont permis pour s'imposer sur ce marché qui pèse dans le monde 227 milliards de francs par an (35 milliards d'euros), dont 8 (1,22 milliard d'euros) en France. Procter & Gamble, né en 1837, américain, numéro un mondial de la spécialité avec ses marques Ariel, Vizir et Dash, fait face, depuis 1929, à Unilever, son éternel rival anglo-néerlandais (Skip, Omo, Persil).

Précautions. Leur but est simple: séduire les ménagères. En Europe, la lessive est dans 93 % des cas faite par les femmes, à raison d'une moyenne de 4,5 à 5,2 machines par semaine. Mais entre les deux poids lourds, le terrain d'affrontement est mondial. «Nous sommes partout face à face, partout concurrents. Nous marquons des points en Amérique, ils marquent des points au Japon, ou ailleurs, ça n'en finit jamais», constate Thierry Gaillard, chef de groupe «lessive» chez Lever France. «C'est vrai que nous nous surveillons de très près», admet Sylvie Moreau, chef de groupe «produits d'entretien du linge» chez Procter France. D'autant que les souvenirs de l'année 1994 sont encore dans les esprits. A l'époque, Lever avait lancé à grand bruit en Europe «Skip Power», une super-lessive... qui faisait des trous dans le linge à force de lavage. Procter et ses avocats, trop contents de l'aubaine, avaient laissé le concurrent KO, contraint de revoir sa formule chimique. «Cette affaire nous a rendus très prudents. Nous prenons maintenant toutes les précautions»