Lakehurst, Etat du New Jersey (Etats-Unis), 6 mai 1937. Un zeppelin tangue depuis des heures dans le ciel orageux. A 19 heures, le Hindenburg, gonflé d'hydrogène, s'embrase, puis s'écrase. 36 passagers brûlent vifs en 37 secondes. Il reste de la catastrophe des clichés chocs (les premiers «scoops» photo). L'accident succède à ceux de deux autres ballons dirigeables vedettes, le britannique R101 (1930, 48 morts) et l'américain USS Akron (1933, 76 morts). Depuis le drame du zeppelin, le dirigeable a été cantonné dans des activités moins risquées, comme la publicité et la surveillance militaire, et il n'a plus été question de transporter des passagers. Le Salon du Bourget marque la prescription de l'accident, en présentant cette année plusieurs projets plus ou moins aboutis. «Les dirigeables indiquent une tendance de l'industrie du transport aérien», lit-on sur le communiqué officiel. «Nos grands-pères étaient des familiers des ballons, habituez-vous à les voir car il devrait y en avoir encore plus pour le prochain Salon», harangue le speaker.
Gros cigares. Dans le ciel du Bourget, il est une heure de l'après-midi, les fumées du Rafale sont à peine dissipées, trois gros cigares viennent parader paresseusement pour un petit tour de dix minutes. Pourquoi ce retour en grâce, soixante-cinq ans après? «C'est un peu un hasard, commente Silke Roessel, responsable commerciale chez CargoLifter, société allemande qui veut développer le transport de marchandises par dirigeable. Plusieurs p