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35 heures, la nouvelle vague

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Entreprises de moins de vingt salariés, elles préparent le passage aux 35 heures pour le 1er janvier. Et cherchent encore le mode d'emploi.
publié le 25 juin 2001 à 1h21

Cette fois-ci, on y va! Dans un peu plus de six mois, les 5,55 millions de salariés des petites entreprises connaîtront eux aussi le lot commun des salariés français, à savoir les 35 heures. La loi Aubry II, promulguée en février 2000, leur avait accordé deux ans de délai pour s'adapter à la nouvelle donne. A l'heure actuelle, elles ne sont que 15 000 entreprises, soit 2,5 % des 2 47 7 000 concernées, à avoir passé le cap. Certaines avant même les «grandes». On se souvient que Martine Aubry, alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité, aimait à les citer en exemple. Le Medef rétorquait qu'il ne pouvait s'agir que d'individualités, non significatives. Le temps passant, il a bien fallu se rendre à la raison: passer aux 35 heures dans une entreprise de quelques salariés semble relever du défi. Dans une note de bilan (1) de l'OFCE, organisme peu suspect d'hostilité aux 35 heures, avertit: «Une entreprise de deux salariés ne peut pas embaucher un cinquième ou un dixième de personne. Et une embauche supplémentaire peut compromettre un équilibre délicat dans une petite entreprise.» Et d'avancer des pistes, comme le «partage de salariés» ou l'«utilisation de compte épargne temps». Le bénéfice à attendre en matière de création d'emplois de cette seconde vague des 35 heures devrait être limité, alors que 240 000 emplois ont déjà été créés par la RTT, selon le rapport d'Henri Rouilleault (2). A l'inverse, les entreprises profiteront peu de la flexibilité qu'a offerte la loi aux plus