La «logique industrielle» qui devait justifier la privatisation partielle de la Snecma n'était pas au rendez-vous, samedi, au Salon du Bourget. Sans alliance européenne, le Premier ministre, Lionel Jospin, n'en a pas moins annoncé «l'ouverture d'environ un quart du capital» du fabricant français de moteurs d'avion. «Si les conditions du marché le permettent», l'action Snecma sera introduite en Bourse «à l'automne» précisait aussitôt un communiqué officiel. L'opération pourrait rapporter environ 10 milliards de francs (1,52 milliard d'euros) à l'Etat.
Prise jeudi «avec le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot» (PCF), la décision a été sévèrement critiquée par le parti communiste, qui y voit l'action des «partisans du libéralisme». «Sans tabou ni exclusive», la démarche du gouvernement, explique Lionel Jospin, vise à «favoriser l'émergence d'ensembles industriels européens puissants». Si cela a été le cas pour EADS (aéronautique) et Thalès (électronique de défense), ça ne l'est pas encore avec la Snecma.
Partenariat raté. Le paysage européen des motoristes est assez simple. Deux grands, le britannique Rolls Royce et le français Snecma; et trois petits, l'allemand MTU, l'italien Fiat- Avio et le suédois VolvoAero. C'est avec ces derniers, et en particulier FiatAvio, que la Snecma espérait conclure une alliance. Son statut public (97,3 % du capital est détenu par l'Etat) semble avoir effrayé ses partenaires italiens, surtout après l'opération contestée de l'entrée d'EDF dan