Bruxelles (UE)
de notre correspondant
L'art de la prévision économique est délicat. Ces derniers mois ont une nouvelle fois montré à quel point les analystes pouvaient se planter lamentablement: rares sont ceux qui ont vu venir le ralentissement économique de la zone euro (ils affirmaient que la conjoncture européenne était indépendante de l'américaine...) ou la confirmation de la faiblesse de la monnaie unique face au dollar.
Corrélation. A Bruxelles, des experts ont cependant trouvé un moyen de prévision fiable même s'il est limité dans le temps: ils se sont aperçus que la Belgique était le poisson-pilote de la zone euro. En termes plus choisis, le petit royaume est un «indicateur avancé» de l'état de santé de l'économie européenne. Avec un trimestre de retard, les onze autres pays de l'Euroland suivent, en moyenne bien sûr, ses évolutions: c'est court, mais cela permet de se préparer à encaisser un choc. Si cette analyse se confirme, la croissance devrait donc à peine dépasser 2 % au second trimestre 2001, sous réserve d'une éventuelle reprise au second semestre.
La banque d'affaires Goldman Sachs a mis le doigt en 1999 sur ce phénomène étonnant de relations statistiques entre l'activité des industriels belges d'un côté, l'indicateur de confiance des industriels de la zone euro et la production industrielle des cinq principaux pays de l'Euroland de l'autre. Le tout avec un décalage d'un à quatre mois. Des analystes européens ont repris les calculs de la banque américaine et s