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Libération
Interview

Partager un salarié, ça s'apprend

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publié le 25 juin 2001 à 1h21

Monique Julliot, 36 ans, dirige depuis quinze mois le groupement d'employeurs Pays du Val-de-Garonne, situé à Marmande (Lot-et-Garonne). Il fédère une trentaine d'entreprises qui se partagent plus de quarante salariés.

Partager des salariés, est-ce une solution pour aider les petites entreprises à négocier le virage des 35 heures ?

Oui, nous venons de signer un accord de partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie du Lot-et-Garonne pour offrir la possibilité aux petites entreprises d'embaucher des salariés à temps partagé dès janvier 2002. Nous proposons d'organiser des maillages entre deux ou trois entreprises confrontées aux mêmes besoins, ce qui est permettra de recruter des salariés à plein temps.

Les petits patrons sont-ils prêts à partager?

C'est toute la question. Les petits patrons ne connaissent pas bien les groupements. Et puis partager des salariés, sur des postes peu qualifiés, ils arrivent à l'envisager, pour des emplois plus qualifiés, ils sont réticents. Pour l'instant, leurs réflexes, en cas de besoin, restent d'augmenter les heures sup' ou de prendre des CDD et des intérimaires. Avec les 35 heures, le réflexe heures sup' va devenir plus coûteux, c'est déjà le cas dans les entreprises de plus de 20 salariés. La plupart des toutes petites entreprises n'auront pas les moyens d'embaucher. Alors, pour trouver le quart de secrétaire ou le demi-carriste qui leur manque, que vont-elles faire ? Recruter des temps partiels? Compte tenu de la pénurie de candidat