Le silence qui règne depuis trois jours autour d'AOM-Air Liberté témoigne de l'état de déliquescence du dossier. Depuis vendredi, la direction d'AOM se camoufle derrière les administrateurs judiciaires désignés mardi dernier par le tribunal de commerce de Créteil pour trouver une solution de continuité à l'activité des compagnies. Pas question donc d'évoquer des possibilités de reprise avec d'éventuels candidats, puisque «les discussions en cours sont confidentielles». Cependant, derrière ce discours de façade, il y a une réalité particulièrement difficile: trouver de l'argent, million de franc par million de franc, pour voler encore quelques jours. De toute évidence, et contrairement à ce que disait Marc Rochet très récemment, la trésorerie d'AOM-AL ne permet plus de tenir... même pas jusqu'au 10 juillet.
Situation désespérée. A raison de cinq millions de francs de pertes quotidiennes, le groupe est plus que jamais aux abois. Et personne ne se fait vraiment d'illusion: si aucune solution n'émerge d'ici la fin de la semaine, «ce sera la liquidation à coup sûr» dit un syndicaliste. La situation semble si désespérée que même au ministère des Transports, on ne veut plus dire un mot, comme pour ne plus donner d'espoir. Une sorte de silence funèbre d'avant démantèlement. Car, hors les 5 000 salariés concernés, tous les acteurs de ce dossier attendent désormais la vente par appartements du groupe. A commencer par les actionnaires franco-suisses qui ne veulent plus verser un sou dan