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Libération

Un régime sur mesure pour les hôtels-restaurants

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Partant de 43 heures hebdomadaires de travail, les entreprises ont cinq ans de délai.
publié le 25 juin 2001 à 1h21

Les 708 000 salariés des hôtels, cafés, restaurants (HCR) vont pouvoir souffler un peu. D'ici à 2006, ils devraient même pouvoir souffler huit heures de plus par semaine. Le gouvernement a en effet entériné, jeudi, l'accord de réduction du temps de travail (RTT) négocié de haute lutte par les partenaires sociaux. Et le résultat est spectaculaire: le temps de travail doit officiellement chuter de 43 à 35 heures en quelques années. Une telle RTT, dont l'ampleur est totalement inédite, ne se fera sans doute pas sans heurts. Et ce pour une raison simple: 90 % des entreprises du secteur comptent moins de onze salariés. L'application des 35 heures, si elle va rendre les métiers HCR plus attractifs, va poser de sérieux problèmes à ces petits employeurs confrontés à une réorganisation radicale de leur personnel.

Fait exceptionnel, même la CGT a signé cet accord qualifié d'«historique» par les syndicats signataires (CGT et CFDT). Historique, car le secteur était le dernier à bénéficier d'un statut dérogatoire au droit du travail. «Peu de gens le savent, dit Johanny Ramos, de la CFDT, mais le serveur qui vient prendre votre commande travaille 43 heures ­ et souvent plus ­ quand vous en travaillez 35.»

Mise en péril. Ces journées à rallonge (soirée, week-end, jour férié) se justifiaient jusque-là par «le service rendu aux consommateurs, qui peuvent arriver à toute heure», estime Jean Biron, de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Cette organisation patronale, adh