Les 708 000 salariés des hôtels, cafés, restaurants (HCR) vont pouvoir souffler un peu. D'ici à 2006, ils devraient même pouvoir souffler huit heures de plus par semaine. Le gouvernement a en effet entériné, jeudi, l'accord de réduction du temps de travail (RTT) négocié de haute lutte par les partenaires sociaux. Et le résultat est spectaculaire: le temps de travail doit officiellement chuter de 43 à 35 heures en quelques années. Une telle RTT, dont l'ampleur est totalement inédite, ne se fera sans doute pas sans heurts. Et ce pour une raison simple: 90 % des entreprises du secteur comptent moins de onze salariés. L'application des 35 heures, si elle va rendre les métiers HCR plus attractifs, va poser de sérieux problèmes à ces petits employeurs confrontés à une réorganisation radicale de leur personnel.
Fait exceptionnel, même la CGT a signé cet accord qualifié d'«historique» par les syndicats signataires (CGT et CFDT). Historique, car le secteur était le dernier à bénéficier d'un statut dérogatoire au droit du travail. «Peu de gens le savent, dit Johanny Ramos, de la CFDT, mais le serveur qui vient prendre votre commande travaille 43 heures et souvent plus quand vous en travaillez 35.»
Mise en péril. Ces journées à rallonge (soirée, week-end, jour férié) se justifiaient jusque-là par «le service rendu aux consommateurs, qui peuvent arriver à toute heure», estime Jean Biron, de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Cette organisation patronale, adh