C'est parti pour quatre semaines de bataille acharnée dans les allées des grands magasins. Cette année encore, on ne s'épargnera aucun coup de coude pour s'offrir un grand couturier à moins 30 %. Les incontournables soldes d'été, les derniers de l'histoire du franc (lire ci-dessous), commencent dès ce matin, pour quatre semaines. Un rituel rodé comme un lancement de beaujolais nouveau, pendant lequel les grands magasins réalisent plus de 10 % de leur chiffre d'affaires annuel. Mais un bain d'ivresse pour l'instant réservé à une grosse moitié des Français: les Parisiens et une partie des habitants du nord de la France, plus quelques autres départements. Le reste du pays devra lui ronger son frein jusqu'au 4 juillet.

«Lobbying». Car la France des soldes fonctionne à deux vitesses. Ce qui donne des situations pour les moins étranges: le département de la Charente ouvre sa valse des étiquettes dès aujourd'hui tandis que sa voisine et néanmoins concurrente, la Charente-Maritime, devra attendre le 4 juillet. «C'est le résultat du lobbying des grands magasins parisiens qui ont toujours voulu avancer la date des soldes d'été», explique-t-on au cabinet de François Patriat, secrétaire d'Etat au Commerce. Les Galeries Lafayette et consoeurs ont bataillé comme des forcenées pour ouvrir leur grande braderie avant le départ des Parisiens en vacances.

Cette bizarrerie française risque pourtant d'avoir fait son temps. «C'est la dernière année que les grands magasins de la capitale bénéficient