Ces soldes seront les derniers en francs. Par opposition aux soldes de l'hiver prochain, qui subiront le baptême de l'euro. Entendons, de l'euro sonnant et trébuchant, quand les pièces et les billets entreront en circulation le 1er janvier 2002.
Cette échéance-là pose déjà quelques questions. Faut-il débuter les futurs soldes dès les premiers jours de janvier, au risque de provoquer l'affluence au moment délicat de la transition, ou les reculer de quelques jours? Faux débat, répondent les pouvoirs publics. «Pourquoi les boutiques de mode seraient-elles moins douées que les boulangers ou les marchands de journaux» dans la tenue de leur double caisse, en francs et en euros.
Pourquoi surtout les consommateurs attendraient-ils le 2 janvier, pour étrenner leurs chéquiers, ou payer par carte bancaire en euros? Pour les présents soldes, en tout cas, ce ne sera pas la ruée vers l'euro. Depuis décembre, la nouvelle devise gagne du terrain. Entre Noël 2000 et mai 2001, par exemple, les chèques en euros ont été multipliés par quatre. N'empêche, 1 % seulement des chèques est libellé aujourd'hui dans la devise européenne. Et il n'y aura pas de campagne cet été pour inciter les consommateurs à accélérer le pas. A quoi rimerait d'ailleurs de les harceler par médias interposés si une majorité des Français n'a pas encore vu la couleur de son futur chéquier, dit-on du côté de l'Etat.
A la fin mai, 7 millions de ces chéquiers seulement avaient été distribués. Les pouvoirs publics ne déchaîneront