Le dernier grand mariage bancaire français, BNP-Paribas, avait eu lieu dans les larmes et le sang. Hier, Daniel Lebègue et Charles Milhaud, respectivement directeur général de la Caisse des dépôts et consignations et président du directoire de la Caisse nationale des Caisses d'épargne (CNCE), ont donné dans le mariage rayonnant. Une union tout à fait particulière puisqu'elle ne consiste pas à fusionner purement et simplement les deux sociétés, mais à créer un holding qui mettra en commun «les activités concurrentielles» des futurs mariés dans quatre secteurs: la banque de détail, la banque d'investissement et de financement, l'assurance et l'immobilier. Détenue à 50,1 % par la CDC et à 49,9 % par le Groupe Caisse d'épargne (GCE), la société commune, baptisée pour l'instant «l'Alliance», et coprésidée par Daniel Lebègue et Charles Milhaud, aura pour mission d'assurer «le pilotage stratégique des métiers financiers des deux groupes».
Troisième. Avec un montant de fonds propres de 16,6 milliards d'euros, l'Alliance devient le troisième acteur français, derrière le très puissant Crédit agricole (28 milliards d'euros de fonds propres) et BNP-Paribas (22 milliards d'euros). Et devant la Société générale (13 milliards d'euros), qui risque de se trouver de plus en plus isolée dans le contexte européen de restructuration à tout-va. Sur les rails depuis plus de six mois, le rapprochement de la Caisse des dépôts et de l'Ecureuil a été aiguillonné par le ministre de l'Economie et des Fin