La croissance, c'est bon pour l'intérim. Hier, le Syndicat national des entreprises du travail temporaire (Sett) a fait le point sur l'année 2000. Et, à entendre les chiffres, ce fut un cru exceptionnel.
Pour les 400 entreprises du Sett (sur les 930 du secteur, mais elles représentent 96 % de l'activité), cela a même été le jackpot: leur chiffre d'affaires a augmenté de 19,5 % par rapport à l'année précédente, atteignant 117,9 milliards de francs (17,9 milliards d'euros). Du coup, le travail temporaire s'affirme toujours davantage comme le premier employeur de France. Près de 2 millions de personnes ont travaillé dans l'intérim l'an dernier, soit 604 558 équivalents temps pleins, soit 3,4 % des emplois du secteur concurrentiel marchand. Tout va bien donc côté activité. D'autant que, comme le remarquer Pierre Fonlupt, le vice-président du Sett, en 2001, le secteur croît encore très légèrement par rapport au niveau «exceptionnel» de 2000.
En revanche, l'intérim ressent les effets de la concurrence... sur le marché du travail. L'intérim a créé, en l'an 2000, un cinquième des 670 000 nouveaux emplois. Un chiffre impressionnant, mais en régression puisque, l'année précédente, le travail temporaire représentait un quart des postes créés. «Poussées par les 35 heures et des carnets de commandes remplis, les entreprises ont puisé dans les intérimaires qui travaillaient chez elles pour les embaucher en durée indéterminée», explique Pierre Fonlupt, pas fâché de pouvoir éviter un procès