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Analyse

Ces financiers qui veulent faire la loi

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Actionnaires, ils sèment la panique dans les entreprises.
publié le 27 juin 2001 à 1h22

Ils sont riches, en veulent pour leur argent et débarquent sans prévenir. Ils font trembler de grands groupes ou de vieilles societés un peu endormies. Ces actionnaires très déterminés, qui se défendent d'être des «raiders», partagent une obsession: acheter des actions, pas cher si possible, et en augmenter la valeur pour faire une jolie plus-value. Quitte à peser sur la gestion de la cible pour l'amener à composer ou à modifier sa stratégie. L'Américain Sam Wyly, lui, est du genre cow-boy: il veut carrément prendre le contrôle de Computer Associates, un des plus gros éditeurs américains de logiciels (lire ci-dessous).

Brutalité. Fraîchement arrivé sur le marché des actionnaires-trublions, le Suisse Martin Ebner n'y va pas avec le dos de la cuiller. A la tête d'un holding basé à Zurich, BZ Group, il sème la pagaille en Suède, le fief de la famille Wallenberg, qui possède notamment 39 % d'Ericsson, 36 % de Saab, ou 24 % d'Electrolux ainsi qu'une flopée de participations moins importantes (Astra-Zeneca ou ABB). La cible d'Ebner? Investor, qui gère les participations de la famille Wallenberg: le financier suisse vient d'y doubler sa mise, l'amenant à plus de 10 %, niveau de la minorité de blocage en Suède. «Nous ne sommes pas des raiders. Nous voulons influencer les Wallenberg pour qu'ils fassent un peu le ménage, notamment dans leurs participations dans l'Internet. Cela fera remonter le cours de l'action, sous-cotée de l'ordre de 20 %», indique un porte-parole