Les mystères de la Bourse sont décidément impénétrables. La journée de lundi a encore été le théâtre d'un curieux phénomène. De quoi en perdre son latin en communication financière. Le Club Med, dont le cours en Bourse souffre depuis plusieurs semaines (lire ci-contre), a annoncé une chute de 84,2 % de son résultat net. Un très mauvais chiffre qui aurait dû, en toute logique, plomber le cours de l'action. Que nenni. Le titre Club Med a retrouvé des couleurs : + 8,25 % en une seule journée.
Vol plané. Au même moment, Cap Gemini Ernst and Young, le groupe français de services informatiques, a averti qu'il ne tiendrait pas ses objectifs pour 2001 et qu'il allait supprimer 2 700 emplois (lire ci-contre). A priori rien de très surprenant, compte tenu de la conjoncture outre-Atlantique. Pourtant, le cours de l'action est parti dans un splendide vol plané, perdant plus de 23 % en une séance. Un plongeon qui fait penser à ce fameux jeudi 17 septembre 1998, où le cours de l'action Alcatel a perdu 38 % en une seule séance, après que Serge Tchuruk, son PDG, n'a fait que réviser à la baisse ses perspectives de résultat pour l'année.
L'art de communiquer au marché exige un subtil doigté. «Cela devient d'autant plus stratégique qu'une mauvaise communication financière est désormais tout de suite assimilée à une grave erreur de management», assure Stéphane Fouks, le patron d'Euro RSCG Omnium, le no 1 du conseil en la matière. Dans cette ambiance boursière de post-krach, les nerfs des gérants