Bruxelles
de notre correspondant
Après AOM-Air Liberté, Swissair va-t-elle avoir la peau de la Sabena? In extremis, le conseil d'administration, qui devait décider, hier, de l'éventuelle survie de la compagnie belge, détenue à 49,5 % par le holding suisse et à 50,5 % par l'Etat belge, a été reporté sine die. Le suspense, qui tient en haleine un pays très attaché à sa compagnie aérienne, va donc se poursuivre. Un bras de fer oppose en effet depuis plusieurs mois les deux actionnaires de la Sabena.
D'un côté, les Suisses refusent de verser un franc de plus dans une aventure à laquelle ils souhaitent mettre un terme. De l'autre, le gouvernement belge, menace. Si Swissair refuse d'honorer ses engagements de refinancer la Sabena, l'Etat lui réclamera des compensations financières, a déclaré il y a trois jours le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt. Pour rappel, la Swissair avait, en avril 2000, annoncé son intention de porter sa participation à hauteur de 85 % du capital... Lundi, le président de la Swissair, Mario Corti, avait déclaré que son groupe avait l'intention d'organiser «un retrait ordonné» de ses filiales déficitaires, dont Sabena.
Or, pour survivre, la Sabena a besoin de 500 millions d'euros d'argent frais, et ce même si le plan de restructuration présenté par son PDG, l'Allemand Christoph Müller, est mis en oeuvre. Un plan qui ne fait pas dans le détail: recentrage des activités sur l'Europe, abandon de plusieurs liaisons internationales non rentables (en particulier