Serge Tchuruk a-t-il mesuré la portée de sa déclaration? «Nous allons être bientôt une compagnie sans usi nes», a déclaré mardi le PDG d'Alcatel. L'annonce faite à Londres, au cours d'un colloque organisé par le Wall Street Journal, a résonné comme une déflagration dans l'Hexagone: le président du groupe français a expliqué que d'ici la fin 2002, Alcatel ne conservera «qu'une douzaine d'unités de production» dans le monde contre 100 aujourd'hui.
Coeur de métier. Serge Tchu ruk souhaite profiter des dix-huit mois qui viennent pour vendre ses établissements industriels à des sous-traitants spécialisés dans la fabrication de matériels de télécommunications ou trouver des partenariats. A l'instar de ce qu'elle vient de faire avec son usine de mobiles de Laval, cédée à Flextronics. En langage «corporate», cela s'appelle «externaliser». Le groupe se recentre donc sur ce qu'il appelle «son coeur de métier», la matière grise et les services, et abandonne à d'autres les productions en série (lire ci-contre) comme les modems, les téléphones fixes...
«Pas de drame». La Bourse de Paris a apprécié: l'action Alcatel a grimpé de 1,36 % hier. Quelques semai nes après l'échec de la fusion de son groupe avec l'Américain Lucent, Serge Tchuruk affiche le contenu d'une restructuration pour laquelle il a provisionné 3 milliards d'euros. Le PDG qui semblait tout prêt à célébrer un mégamariage à 70 milliards d'euros avec le géant télécom d'outre-Atlantique, se replie aujourd'hui sur ses bases.
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