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Libération

Externaliser pour se débarrasser du «sale boulot»

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Venues du secteur des mobiles, ces cessions s'étendent à tout l'électronique.
publié le 28 juin 2001 à 1h23

«Je ne sais pas s'il va rester des salariés chez Alcatel», lance un salarié mi-sérieux, mi-amer de l'usine d'Alcatel de Laval qui sera cédée dans trois jours au singapourien Flextronics, le spécialiste des composants électroniques. «Depuis que Tchuruk (Serge Tchuruk, PDG d'Alcatel) est arrivé, c'est simple, presque la moitié des effectifs a disparu.» En 1997, l'équipementier employait, dit-il, 230 000 personnes, contre 130 000 aujourd'hui. «GEC-Alsthom, Cegelec, Les Presses de la cité..., tout cela a été cédé. A force de se recentrer, on ne sait plus aujourd'hui ce qui va rester. On parle d'une centaine d'usines qui seraient larguées. Mais avec quoi Alcatel va faire son chiffre d'affaires?», s'interroge le salarié.

Avantages. Depuis décembre, les sous-traitants, spécialistes de l'électronique se sont lancés dans une véritable razzia. Ils ont en face des équipementiers pressés de se débarrasser de leurs chaînes de fabrication. Le canadien Celestica, le singapourien à capitaux américains Flextronics, l'américain Solectron, ou tout récemment le chinois CEC multiplient les acquisitions d'usines, clés en main. Selon une étude que vient de publier Strategy Analytics, 60 % des mobiles seront fabriqués par ces sous-traitants d'ici à 2006. 10 % seulement l'étaient l'an dernier. Les équipementiers trouvent subitement tout plein d'avantages à se délester du «sale boulot de la production» («dirty» business of manufacturing»), comme l'explique l'étude. Des temps de réactions plus courts,