La corruption n'a jamais été aussi en forme. Elle «a atteint un niveau critique dans le monde», dénonce l'organisation Transparency International (TI), dans son étude Indices de perception de la corruption 2001, publiée hier. Pour construire son indice, l'ONG, qui compte 86 sections internationales, a interrogé les milieux d'affaires sur leur perception de la corruption dans les services publics et dans la classe politique. Pour l'instant, l'indice ne rend pas compte «des paiements occultes destinés au financement des campagnes électorales, de la complicité des banques dans le blanchiment d'argent ni de la corruption due aux multinationales», assure TI. Cela changera l'an prochain, avec l'arrivée d'un nouvel indice de corruption des pays exportateurs. Il devrait mettre «en lumière la propension des entreprises occidentales à recourir aux pots-de-vin dans les pays émergents». En attendant, le rapport, qui se base sur 14 études et sondages différents menés de 1999 à 2001 dans 91 pays, épingle le Bangladesh. Il succède au Nigeria au palmarès des pays le plus corrompu au monde. La Finlande est palme d'or du sentiment de transparence, loin devant la France, en 23e position, et les Etats-Unis en16e position. Mais, nouveauté, note TI, «les puissants sont plus corrompus que jamais». Fondateur en 1995 de Transparency International, l'Allemand Peter Eigen s'explique.
Pourquoi avez-vous décidé de pointer du doigt les pays développés?
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