Le bras de fer sur les paradis fiscaux s'est assoupli. Les Etats-Unis et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont accouché d'un «compromis». Désormais, les niches à évasion fiscale se verraient «garantir leur souveraineté en échange d'une plus grande transparence.» Les centres off-shore ne subiraient d'«éventuelles sanctions» qu'en cas de refus de transmettre des informations liées à des enquêtes. Et non en raison de leur «système fiscal» qui permet notamment d'abriter des entreprises bidons.
Les 32 pays épinglés par l'OCDE se voient accorder un peu de temps. Ils auront jusqu'au 30 novembre, au lieu du 31 juillet, pour faire la preuve de leur volonté de collaborer. Mais aucune sanction ne pourra entrer en vigueur avant avril 2003. Un compromis en forme de compromission? «Bonne question, disons que c'est du réalisme politique, confie une source proche du dossier. Les choses étaient au point mort depuis quatre mois.»
A la base de ce «temps mort», il y a l'inclinaison de l'administration américaine version Bush, beaucoup moins portée sur la coopération antiparadis fiscaux que la version Clinton. C'est ainsi que Paul O'Neill, le nouveau secrétaire d'Etat au Trésor, avait, début mai, dénoncé les atteintes à «la souveraineté des Etats» du projet de l'OCDE lancé en 1998. Et jeté le trouble dans les ambitions volontaristes en matière de moralisation fiscale des occidentaux. Du coup, le blanchiment et l'évasion fiscale avait été évacués dans la foulée de