Pékin de notre correspondant
Ce matin au Mans, les salariés de l'usine Philips envahiront les rues du centre-ville à l'appel de leur intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC). Ils protestent contre un énorme plan de suppression de postes (1 235 sur 2 536 salariés), annoncé mardi par la direction, et touchant les activités de téléphonie mobile qui seront transférées en Chine.
A chaque restructuration industrielle en Europe ou aux Etats-Unis, la Chine se frotte les mains. La décision de Philips d'arrêter la fabrication de téléphones portables n'échappe pas à la règle, et c'est désormais à Shenzhen, dans le sud du pays, que seront produits tous les appareils vendus sous la marque néerlandaise. Et, au-delà des emplois créés, la décision de Philips fait les affaires d'une société chinoise ambitieuse, la China Electronics Corporation (CEC).
Philips a déjà depuis 1996 une société commune avec CEC, qui fabrique plus de deux millions de portables par an, et dans laquelle la firme néerlandaise est majoritaire. A l'issue de cette opération, CEC deviendra majoritaire, et récupérera la technologie et les centres de recherche de Philips, qui ne conservera que la marque et la commercialisation.
Conglomérat. Pour CEC, un énorme conglomérat d'Etat chinois, cette acquisition est une manière de compléter une réorganisation agressive débutée en 1998, qui en fait aujourd'hui un des «champions» nationaux du secteur. CEC, l'une des quarante plus grosses entreprises du pays, c'est quelque 36 sociétés p