Faire le plein d'essence pas cher sur l'autoroute des vacances? Affaire de chance, à moins d'identifier à l'avance les stations bon marché du parcours. D'une enseigne à l'autre, les étiquettes ne sont jamais les mêmes. Normal: la concurrence sur autoroute joue en France depuis 1985, date à laquelle Pierre Bérégovoy, ministre des Finances d'alors, a mis fin au monopole des groupes pétroliers. Il s'agissait de permettre à la grande distribution, supposée spécialiste des prix les plus bas, d'investir ce marché juteux.
Dans les faits, la résistance des pétroliers à toute ouverture s'est révélée efficace: aujourd'hui, les hypermarchés ne contrôlent encore qu'une toute petite part du gâteau. Leclerc possède trois stations dans l'Hexagone; Carrefour fait la course en tête depuis que Bercy lui a permis de reprendre vingt-six des stations Elf et TotalFina qui ne pouvaient rester dans le périmètre du nouveau groupe fusionné, pour des raisons de concurrence européenne.
Ententes. Vérifications faites dans quelques enseignes, les prix à la pompe restent élevés malgré des différences appréciables. La grande distribution fait pourtant de gros efforts pour arracher des clients aux poids lourds pétroliers qui s'emploient à verrouiller le marché, quitte à passer entre eux des ententes répréhensibles, comme le soupçonne Bercy.
A Brognon, près de Dijon (Côte-d'Or), Leclerc donne le la. Située sur un tronçon de l'autoroute A 31, sa station-service, ouverte depuis onze ans, est restée la seule de l'