A 80 ans, «l'Avvocato» Gianni Agnelli semblait en partie rangé des jeux du pouvoir, de l'industrie et de la finance. Notamment depuis la vente, l'an passé, d'un cinquième de Fiat aux Américains de General Motors. Erreur. En se lançant à l'assaut de Montedison aux côtés d'EDF, le président honoraire de la firme automobile s'apprête en effet à endosser la veste de «papy flingueur» en goûtant au délicieux frisson de l'OPA hostile, une grande première pour la famille de Turin. Jamais auparavant celui que l'on compare souvent à un monarque n'avait recouru à l'arme du raid boursier. Mais la proposition d'EDF était trop belle et la proie trop alléchante pour laisser filer l'occasion. L'affaire permet à Fiat de reprendre une place de choix au coeur du capitalisme transalpin.
Perfidie. Au début de la semaine dernière, personne de l'au tre côté des Alpes n'imaginait encore l'empire de Turin s'immiscer dans l'imbroglio Montedison. Certes, en mai, au moment de l'incursion d'EDF à hauteur de 20 % dans le capital du premier groupe privé énergétique italien, Gianni Agnelli était publiquement intervenu pour critiquer l'action de Mediobanca, la banque d'affaires milanaise jusque-là maître à bord de Montedison avec 15 % des parts. «La manière dont a été menée depuis le début cette opération énergétique de Montedison a permis l'entrée de nouveaux actionnaires. Tout cela n'a pas été géré avec beaucoup de clairvoyance», avait perfidement commenté «l'Avvocato». Usant de son statut d'oracle de l'es