A gauche le lièvre Jospin, à droite la tortue Medef. L'épilogue de la fable n'est pas encore écrit. Mais tous les ingrédients d'une course-poursuite entre le gouvernement et le patronat sont réunis. Avec pour enjeu la «démocratie sociale», c'est-à-dire les règles de la négociation entre salariés et employeurs à tous les niveaux.
Certains s'en réjouissent. Comme Annick Coupé. Pour la première fois, le 26 juin, l'animatrice du Groupe des dix-solidaires (qui regroupe les SUD et d'autres syndicats radicaux) avait droit aux honneurs de la représentation nationale, invitée dans un colloque de l'Assemblée nationale consacré à la «démocratie sociale». Idem pour Alain Olive, le secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), qui a côtoyé lors du même colloque, pour la première fois, la CFTC ou la CFDT, et même Denis Kessler, vice-président du Medef. Pour ces traditionnels galeux du dialogue social, ces soudaines attentions des politiques a quelque chose de surprenant: «avant il était toujours temps d'attendre, aujourd'hui tout le monde s'y met», s'étonne Alain Olive.
Fourre-tout. D'ailleurs, on ne compte plus les arcanes dans lesquelles on discute de la «démocratie sociale», fourre-tout dans lequel on range aussi bien la gestion des régimes sociaux, la représentativité des syndicats, leur financement que le mode de négociation des accords collectifs et leur validation. Par exemple le «Forum parlementaire», qui réunit autour de Gaëtan Gorse, député socialiste, un