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Libération

Le causse Méjean reprend vie par le lait de brebis

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Florence Pratlong a monté une laiterie, les soeurs Verhnet un élevage.
publié le 9 juillet 2001 à 0h02

Causse Méjean

envoyée spéciale

«Petite laiterie sud Lozère, recherche personne polyvalente, ayant le permis poids lourds pour effectuer du ramassage de lait et du travail en laiterie. Pour l'école, une famille serait la bienvenue.» C'était l'une des annonces proposées les 15-16 et 17 juin à Limoges à l'occasion de la première Foire à l'installation en milieu rural. Du haut de son plateau calcaire de 33 000 hectares, habité par 450 habitants et 25 000 brebis, le causse Méjean n'a plus de bras. Et en cherche. Depuis 1975, recensement qui marque la fin d'un exode rural entamé au début du siècle, chaque emploi créé est le gage d'une vie possible sur un territoire où il n'y a plus qu'une école, quatre artisans, et dans la vallée, un boucher, un boulanger, et un poissonnier qui assurent des tournées hebdomadaires. Ici, par obligation autant que par une «furieuse envie que ça bouge», les exploitants agricoles et leurs descendants redonnent du lustre au vieux slogan de la CFDT, «vivre et travailler au pays». Aujourd'hui, ils sont 111 à travailler sur le plateau.

A la fin des années 80, Florence Pratlong, fille de la ville mariée à un éleveur caussenard de Hyelsas, cherche les moyens «de contribuer à développer durablement la vie sur le causse Méjean». Se dit qu'il y a peut-être quelque chose à faire avec le fromage de brebis au lait cru fabriqué par sa belle-mère. Son projet se résume en une équation, presque toujours valable: un emploi créé doit permettre l'installation d'un exploitan