Entre l'ONU et les industriels, il y a comme un problème de tempo. Alors que les Nations unies sonnent la mobilisation générale sur les OGM, les industriels, eux, ne veulent plus en entendre parler. En scellant définitivement le sort de sa filiale agrochimique Cropscience, le groupe franco-allemand Aventis confirme, après ses concurrents, un recentrage sur sa bonne vieille pharmacie. Hier après-midi, un conseil de surveillance du groupe s'est tenu pour choisir le candidat exclusif à la reprise de Cropscience. Les dernières rumeurs annonçaient le groupe Bayer comme grand vainqueur de ce concours de beauté. Fruit de la fusion du français Rhône-Poulenc et de l'allemand Hoechst, Aventis maintient un cap, amorcé depuis quelques mois, avec la cession de ses activités chimiques, puis de sa division nutrition animale.
Abandon. En se séparant de Cropscience (15 000 personnes dans le monde dont 1500 en France), le groupe abandonne toutes ses ambitions dans les «science de la vie». Un concept vendu en 1999 au moment de la fusion du français et de l'allemand pour célébrer le mariage définitif des technologies du vivant animal, végétal et bien sûr humain. A l'époque, les industriels rêvaient à l'enfantement des «alicaments» du futur: la betterave qui soignerait le cholestérol, ou encore le fameux golden rice, ce riz riche en bétacarotène qui pourrait soigner la cécité.
Stars. Evalué à plusieurs centaines de milliards de dollars, le marché des OGM (organismes génétiquement modifiés) faisait