Il a pour nom de code énigmatique Holco, contraction pragmatique de holding commercial. Il devait au départ se dérouler comme un RES, rachat de l'entreprise par ses salariés. Concocté par Jean-Charles Corbet, commandant de bord à Air France et artisan de l'échange salaires-actions scellé au sein de la compagnie nationale il y a quatre ans, ce projet a finalement pris les allures d'une reprise classique, avec l'appui d'un investisseur pur et dur, la CIBC. Il s'agit de la sixième banque d'affaires nord-américaine, qui a notamment à son palmarès le RES des pilotes de United Airlines et l'ouverture du capital de Northwest à son personnel.
Sérieux. Invités à être actionnaires de leur nouvelle compagnie, les salariés d'Air Liberté-AOM détiendront 34 % du capital et la minorité de blocage. Pour la première fois, jeudi 12 juillet, les élus du comité d'entreprise et les représentants syndicaux, invités à se prononcer sur les offres faites, ont, à l'unanimité, déclaré leur adhésion à Holco, «seul projet sérieux à s'être présenté devant les représentants au cours d'une réunion officielle». Car, parmi les quinze offres de reprise enregistrées par les administrateurs judiciaires, Holco n'est pas l'unique RES. Mais lui seul fait le pari de l'impossible: tenter de réconcilier les Air Liberté et les AOM, pour voler à l'ombre des ailes d'Air France sur les routes long et moyen-courrier. Après trois semaines passées dans la data room à éplucher les comptes du groupe, Holco propose la configura