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Libération

L'emploi non qualifié gagne du terrain

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Selon une enquête de l'Insee, il a quitté l'industrie pour rejoindre les services.
publié le 17 juillet 2001 à 0h06

Les salariés non qualifiés n'ont jamais été si nombreux. Et si maltraités. C'est la triste leçon qu'on peut tirer d'une étude de l'Insee intitulée «Les transformations de l'emploi non qualifié depuis vingt ans» (1). Ceux qui pensaient que la société française s'envolait vers le ciel serein des techniciens et des professions intellectuelles vont devoir déchanter. L'Insee révèle qu'en 2001 les emplois non qualifiés ont retrouvé leur niveau de 1982, avant la grande purge dans l'industrie française, soit un peu plus de 5 millions de salariés. Mais comme le nombre de salariés total a augmenté dans le même laps de temps, les «non-qualifiés» représentent 24 % de l'emploi total (en équivalent temps plein) contre 28 % en 1982. Cette proportion a tendance à se maintenir depuis quatre ans. Il faut y voir l'effet des déductions de cotisations sur les plus bas salaires initiées par Juppé en 1996 et amplifiées par la gauche.

Mais, à vingt ans de distance, l'emploi non qualifié s'est profondément transformé. On le trouvait auparavant massivement dans l'industrie; il est aujourd'hui majoritairement dans les services. Afin de répondre à la demande croissante des mères qui travaillent, le nombre d'assistantes maternelles ou de gardiennes de crèches a ainsi été multiplié par trois. Dans le commerce, les caissiers (ères) et autres vendeurs en alimentation ou en libre service sont 273 000 de plus qu'autrefois. Les employés de nettoyage de bureaux ou de locaux industriels sont eux aussi beaucoup p