Un front uni s'oppose à la volonté de la Commission européenne de s'attaquer avec son «livre blanc» au désordre régnant dans le secteur de la chimie. Industrie potentiellement dangereuse pour la santé humaine et l'environnement. En plus de leur lobbying ordinaire à Bruxelles, toutes les fédérations patronales de la chimie ont décidé de faire signer aux syndicats des déclarations communes contre le livre blanc. Histoire de se montrer unis face à la «technocratie», sous la bannière du Cefic (le Conseil européen des fédérations d'industries chimiques). Certains syndicats en Italie, en Allemagne ou en Angleterre ont signé les textes proposés par le patronat. En France et en Belgique, la démarche ne passe pas aussi facilement.
A Paris, la CFDT et la CGT mènent la bataille et ont refusé le texte de l'UIC (l'Union des industries chimiques) contre le livre blanc. «Ce patronat qui méprise le dialogue social, qui ne veut pas entendre parler de négociation arrive la bouche en coeur sur le livre blanc et nous demande de signer son texte, sans discuter. Il ne faudrait pas exagérer», explique-t-on à la CFDT. La CGT fustige aussi le manque de dialogue. La CGC, qui semblait hésitante, a elle aussi rejeté le texte. «Le jour ou l'UIC a réuni les syndicats pour débattre du texte nous étions absents, dit Jean-Gislain t'Kint de Roodebek, le président. C'est une habitude, à l'UIC, de faire du dialogue social à coups de pelle dans la tête des syndicats.» FO a décidé de manière surprenante de signer