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Libération
Interview

«La gratuité sur le Web était une illusion»

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publié le 17 juillet 2001 à 0h06

Depuis son arrivée à la tête d'Ebay en 1998, Meg Whitman a fait de la start-up fondée par le Français Pierre Omidyar une véritable machine de guerre. Avec une capitalisation boursière de l'ordre de 21 milliards d'euros, Ebay est une des valeurs vedettes du Nasdaq, très loin devant Yahoo ou Amazon. Ancienne de chez Disney et Procter and Gamble, Meg Whitman explique comment elle a mené la transformation de l'entreprise et revient sur les difficultés actuelles de la nouvelle économie.

Quelle est l'ambiance actuellement dans la Silicon Valley? Certains parlent d'un hiver nucléaire...

Nous vivons des temps assez durs. Il y a deux ans, vous perdiez votre boulot le vendredi, vous en retrouviez un le lundi. Cette époque est révolue, notamment parce que les locomotives comme Cisco ou Yahoo ont licencié dans des proportions importantes et «n'épongent» plus les disparitions des plus petites entreprises. Le chômage a beaucoup augmenté ces derniers mois. C'est comme si le pendule était passé d'une extrémité à l'autre. Après avoir versé dans la folie de la création, on est passé au néant, plus une seule boîte ou presque ne se crée aujourd'hui.

Les investisseurs ont disparu?

Non. Mais, aujourd'hui, ils font du «triage» avec leurs participations.

De quoi s'agit-il?

C'est un terme médical. Si vous avez trois patients aux urgences, lequel avez-vous le plus de chance de sauver sachant que les deux autres ne pourront survivre? Pour les entreprises, cela consiste à identifier celles qui peuvent encore