Menu
Libération

Allemagne: l'assurance maladie en sursis

Article réservé aux abonnés
Le ministre de l'Economie propose de privatiser le système de santé.
publié le 18 juillet 2001 à 0h06

Berlin de notre correspondante

Après la privatisation des retraites, celle de l'assurance maladie: le ministre allemand de l'Economie, Werner Müller (sans parti, mais proche du chancelier Schröder), a proposé, hier, rien moins que la mise à mort du système allemand de financement paritaire patronat-salariés des caisses de santé pour le remplacer par une «assurance par capitalisation». La contribution patronale aux caisses maladie (entre 6 et 7 % du salaire brut) pourrait être directement versée aux salariés, suggère le ministre, pour leur permettre de la placer eux-mêmes dans l'assurance maladie privée de leur choix. «Les citoyens prendraient mieux conscience que c'est leur argent qui est dépensé pour la santé», argumente Werner Müller. Lorsqu'ils vont chez le médecin, les 90 % d'Allemands aujourd'hui affiliés aux caisses publiques n'ont que leur carte magnétique à montrer pour être pris en charge, sans débourser un pfennig. Le médecin envoie directement la note à sa caisse qui se charge de la régler. Pour le patient, c'est comme si la consultation avait été gratuite: il ne sait même pas combien coûtent les examens pratiqués, ce qui ne contribue pas à limiter les visites chez le médecin.

Bancal. Plus encore qu'en France, les dépenses allemandes de santé n'ont cessé d'augmenter ces dernières années : + 2,7 % entre 1993 et 1998 (+ 1,4 % en France), selon les derniers chiffres de l'OCDE. Sans réforme, met en garde Werner Müller, les taux de cotisation vont encore devoir être reha