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Libération

L'OPA Montedison fait des étincelles chez EDF

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Le virage initié par le PDG bouscule cadres et syndicats.
publié le 18 juillet 2001 à 0h06

Les salariés d'EDF qui, pour la plupart, ont suivi dans la presse l'opération Montedison, n'ont pas dû en revenir. Ils croyaient faire partie d'une entreprise de service public. Ils se sont retrouvés employés d'un raider financier, mettant au point une offensive boursière avec des banques conseils. Et, dans le même temps, ils ont appris que la privatisation de leur entreprise n'était plus un sujet tabou. Un choc. Du coup, la belle unité qui régnait autour de François Roussely depuis son arrivée à la tête de l'entreprise, en 1998, est en train de se lézarder. La contestation atteint tout le monde: des cadres de direction, qui voient leur position de plus en plus fragilisée, à la puissante fédération CGT Energie, où la branche «dure» fait de nouveau entendre sa voix.

En dehors de la bataille financière, tout le monde a compris l'enjeu principal de l'opération: la transformation de l'entreprise publique en groupe avec management, comme dans le privé. «L'entreprise est à un moment charnière, résume Pierre-Eric Tixier, sociologue et auteur d'un ouvrage sur EDF (1). Les objectifs affichés depuis deux ans sont en train de se réaliser.»

S'adapter à la concurrence. Depuis son arrivée, François Roussely a appliqué une stratégie bien définie: adapter l'entreprise à la concurrence, en associant les salariés. Pour cela, il a décidé de renouer le dialogue avec la CGT qui, malgré son poids dans l'entreprise (plus de 50 % aux élections professionnelles), avait été écartée par les directions p