Tokyo de notre correspondant
Les promesses du Japon n'engagent que ceux qui les croient. Bien que la ministre de l'Environnement nipponne, Yoriko Kawaguchi, ait réitéré à Bonn sa volonté «de faire le maximum pour obtenir le plus large accord possible», le protocole de Kyoto bute, après le veto américain, sur les tergiversations du Soleil-Levant. Depuis des semaines, les autorités nipponnes jouent au chat et à la souris avec ce traité signé sur leur sol en 1997. La raison en est simple: la décision prise en mars par George W. Bush de ne pas le ratifier les tétanise. L'archipel, qui vit dans l'ombre diplomatique des Etats-Unis, rechigne à s'allier aux Européens pour marginaliser Washington. Le Premier ministre Koizumi avait d'ail leurs déclaré avant la conférence de Bonn que celle-ci ne se terminerait «sans doute pas» sur un accord.
Attentisme. Cette reculade est aussi intéressée. Deuxième puissance économique mondiale, le Japon doit faire redémarrer sa machine industrielle pour éviter la récession. Or, qui dit reprise, dit émissions massives de gaz à effet de serre. En un mot, le lobbying diplomatique de la Maison Blanche et les pressions du Keidanren, le patronat local, incitent l'archipel à un attentisme d'autant plus coupable que les émissions toxiques japonaises ont dérapé ces dernières années: un rapport du ministère de l'Environnement montre que les gaz à effet de serre émis par l'archipel ont été, en 1999, supérieurs de 6,8 % aux prévisions. La moitié de cette augmentati