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Libération
Interview

«Tout vaut mieux qu'un plan social»

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publié le 19 juillet 2001 à 0h07

Caen envoyé spécial

Thierry Lepaon, 41 ans, délégué CGT (majoritaire) de Moulinex-Brandt, et membre du comité central d'entreprise (CCE) du groupe fusionné le 31 décembre, s'est imposé depuis 1996, au fil des plans de restructuration, comme l'interlocuteur incontournable de la direction. Selon lui, le PDG doit prendre en compte le contre-projet syndical de restructuration mis au point par le cabinet Secafi et présenté ces derniers jours par les syndicats sous peine d'aller tout droit au dépôt de bilan. Le CCE, qui se réunit ce matin à la Défense, siège du groupe, promet d'être décisif.

Qu'attendez-vous de ce CCE?

La situation est dramatique. Nous venons de présenter à Patrick Puy, le PDG, un contre-projet de restructuration pour Moulinex. Il prévoit essentiellement de conserver les deux usines de Cormelles et d'Alençon, ce qui permettrait de limiter à 400 les suppressions d'emploi, et de doubler le budget de recherche et développement du groupe, indispensable pour survivre dans un marché ou la valeur ajoutée joue un rôle décisif face à la concurrence mondiale, notamment chinoise. Surtout, les sites de Cormelles-le-Royal (Calvados) et d'Alençon (Orne) sont structurants pour Moulinex: c'est une sorte de colonne vertébrale. Si le PDG refuse de prendre en compte nos propositions, qui sont maintenant celles de tous les syndicats, pour amender son propre plan, nous allons droit dans le mur, c'est-à-dire au dépôt de bilan. Moulinex ne peut plus s'en sortir avec 5,1 milliards de francs