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Libération

L'effet de serre échauffe la communauté scientifique

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L'unité de façade des chercheurs masque des divergences de point de vue.
publié le 20 juillet 2001 à 0h08

A force, on finirait par croire que les scientifiques radotent. Oui, le climat se réchauffe. Oui, l'atmosphère se charge en gaz à effet de serre. Deux certitudes reliées par une quasi-évidence: outre la variabilité naturelle du climat, la main de l'homme porte une lourde responsabilité.

Mais cette unité de façade, renforcée par la publication cette année des prévisions des experts du Groupe intergouvernemental d'étude du climat de l'ONU (Giec), masque un débat qui se poursuit au sein de la communauté scientifique.

Différends. Une poignée de chercheurs refusent d'avoir tort contre tous et n'hésitent pas à porter leurs différends scientifiques sur la place publique. Il en va ainsi du météorologue américain Richard Lindzen, du Massachusetts Institute of Technology (MIT). L'homme, dont on dit que George W. Bush lui prête une oreille attentive, ne décolère pas. Il est pourtant l'un des onze auteurs du document du Giec. «L'idée d'une opinion dominante est plus une construction médiatique et politique que scientifique. Il est douteux de constater un large consensus sur tous les aspects d'un problème aussi complexe.» Il n'est pas d'accord avec la principale conclusion du rapport, qui avance une fourchette de 1,4°C à 5°C pour le réchauffement climatique d'ici un siècle. Sans contester l'ampleur des émissions à effet de serre et la réalité du réchauffement de 0,6°C constaté depuis la révolution industrielle, il souligne que «cette augmentation s'est principalement produite avant 1940. E