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La nuit la plus longue pour Kyoto

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A Bonn, les négociations achoppaient encore hier soir.
publié le 23 juillet 2001 à 0h09

Bonn envoyée spéciale

«Nous sommes entre le dialogue de sourds et le théâtre de nô», soupirait hier après-midi un officiel européen, vidé par quatre jours de négociations de plus en plus tendues sur la mise en oeuvre du protocole de Kyoto (réduction des gaz à effet de serre de 5,2 % d'ici à 2012).

Dans la soirée de dimanche, le président de la conférence, le Néerlandais Jan Pronk, voulait présenter une nouvelle «proposition» dans l'espoir de rallier enfin l'ensemble des 180 pays qui négocient depuis jeudi les modalités d'application du protocole. Canada, Japon et Australie appelaient pourtant hier soir à négocier toute la nuit, «jusqu'à lundi matin, si nécessaire pour atteindre un bon accord d'ensemble». «On ne peut pas joindre nos ministres le week-end, il faut attendre lundi», aurait prétexté la délégation japonaise rencontrant ses homologues européens hier soir. «Quant aux Russes, ils trouvent le texte trop technique. Leur interprète est épuisé et ils ont manifestement du mal à comprendre le compromis», rapportait un autre haut fonctionnaire européen, ressorti effondré d'une bilatérale. «Il faudrait peut-être demander à Blair ou à Schröder d'appeler Poutine pour lui demander ce que c'est que cette équipe envoyée à Bonn», suggérait-il. Le ralliement de tous ces pays est indispensable pour réunir la majorité nécessaire à l'entrée en vigueur du protocole, depuis que les Etats-Unis ont annoncé qu'ils ne ratifieraient pas Kyoto.

Compromis. Dans la nuit de samedi à dimanche, le pr