Bruxelles (UE)
de notre correspondant
«Les banques ne vont sans doute pas être contentes. Mais la patience de la Commission européenne est désormais à bout.» Frits Bolkestein, le commissaire chargé du marché intérieur, a donc sorti, hier, l'arme lourde pour en finir avec les frais bancaires élevés prélevés par les banques sur les paiements transfrontaliers. Il propose, en effet, que l'Union adopte un règlement (1) interdisant toute discrimination tarifaire entre un paiement national et un paiement transfrontier.
Si ce texte est voté par le Parlement européen et les quinze gouvernements (à la majorité qualifiée), les frais prélevés sur les paiements par carte de crédit ou les retraits aux distributeurs automatiques seront alignés sur les tarifs internes dès le 1er janvier 2002, date de l'introduction des pièces et des billets en euros. Un an plus tard, le 1er janvier 2003, ce sera au tour des virements transfrontiers et aux chèques payés dans la zone euro de subir la même cure d'amaigrissement tarifaire. Ce règlement, une fois adopté, vaudra pour l'ensemble des paiements en euros effectués dans l'Union: autrement dit, un paiement en euros effectué de Londres vers Paris ne pourra pas être surtaxé à la différence d'un virement en livres sterling...
Cagnotte. Les banques ont sans doute poussé le bouchon un peu loin en multipliant les promesses non tenues, fortes de leur certitude que Bruxelles n'oserait pas restreindre la liberté tarifaire: «Nous avons cru qu'elles allaient agir. On