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Libération

Marks & Spencer, le cafouillage de trop

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Les salariés français ont cru hier à un sursis. En vain.
publié le 26 juillet 2001 à 0h10

Le 29 mars, les salariés de Marks & Spencer étaient mis à la porte par e-mail. C'est en effet par la messagerie électronique qu'ils apprenaient que tous les magasins de l'enseigne en France mettaient la clef sous la porte le 31 décembre 2001. Rien n'était négociable, les 1 800 salariés français n'avaient aucun espoir. Des grèves éclairs, la dénonciation de la brutalité des moeurs sociales anglaises n'y avaient rien fait. Hier, un court instant, ces salariés ont cru que tout allait redevenir comme avant. Les radios annonçaient qu'un sursis de 12 mois leur était accordé, citant un porte-parole anglais du groupe. Une bourde démentie en catastrophe dans la matinée par la direction de Marks & Spencer France.

Changement de ton. L'annonce, inespérée, a semé le trouble chez les salariés. Les syndicats ont dû expliquer qu'aucune prolongation de l'activité n'était prévue. «Les gens ont entendu ça à leur réveil, ça les a déstabilisés, raconte Véronique Limousin, déléguée centrale FO. Moi je n'ai pas voulu y croire, on a tellement l'habitude des sales coups que j'ai préféré téléphoner à Alain Juillet pour vérifier l'information.» Le PDG lui a confirmé que l'enseigne Marks & Spencer disparaîtra bien de France le 31 décembre prochain et qu'aucun sursis n'était accordé aux boutiques françaises. Mais en changeant de ton.

Alain Juillet a endossé les habits du défenseur des salariés. Le «nettoyeur», comme l'avaient baptisé certains employés, se préoccupe de social. La filiale française a ouvert