Quand les boeufs-carottes font irruption dans un conflit social de la Net économie! C'était lundi dernier. Au siège du leader français des enchères en ligne, Ibazar. Une poignée de salariés, soutenus par la Confédération européenne des syndicats indépendants autonomes et libres (Cesial), bloquent alors l'entrée des locaux parisiens de la société. Un piquet de grève version brunch, avec croissants et café pour tout le monde. Les négociations sur le paiement des heures supplémentaires et les «packages» de départ des 40 salariés concernés par le plan social piétinent. Le mot d'ordre est à la grève illimitée dans une start-up où beaucoup de salariés se sentent floués et abandonnés à leur sort par les créateurs de la société, qui ont revendu pour plus de 800 millions de francs (127 millions d'euros) leur bébé à Ebay, le leader mondial des enchères sur le Net. Rationalisation et synergies obligent, la migration des serveurs d'Ibazar vers leur nouveau port d'attache californien à San Jose va entraîner le départ de la quasi-totalité de l'équipe technique, soit une moitié des effectifs.
Feu aux poudres. En début d'après-midi, le sit-in pacifique des grévistes change d'allure. L'arrivée de deux supposés vigiles met le feu aux poudres. Des coups sont échangés, et plusieurs manifestants copieusement arrosés de gaz lacrymogènes. Rentrés de force dans les locaux, les vigiles sont bloqués à l'intérieur de l'établissement, dont les issues sont contrôlées par des membres du syndicat indépenda