A l'entendre, ce ne serait jamais le bon moment pour quitter une entreprise. Mais le départ de Krish Prabhu, numéro deux d'Alcatel, sonne comme une mauvaise nouvelle de plus au milieu des annonces de suppressions d'emplois et de résultats en chute libre. Et pas des moindres: cet Américain d'origine indienne, considéré comme l'artisan de la percée d'Alcatel aux Etats-Unis, a depuis 1999 la haute main sur la stratégie du groupe. Il fut également l'ordonnateur des négociations menées avec Lucent, en vue d'une fusion, qui ont échoué fin mai.
Leader high tech. Hier, il annonçait son intention de quitter ses fonctions de directeur général adjoint le 31 août: «Je souhaite me consacrer à ma famille au cours des deux ou trois prochaines années.» Donné partant par la presse américaine pour prendre la tête d'un concurrent nord-américain d'Alcatel, Nortel ou Lucent, cet homme de 46 ans assure qu'il n'en est pas question. Il se replie d'ailleurs sur un siège au conseil d'administration du groupe français.
Né en Inde du Sud, Krish Prabhu arrive aux Etats-Unis en 1975, avec en poche un diplôme de physique d'une université de Bombay et 25 dollars. C'est du moins ce qu'assure D Magazine, un périodique de Dallas, qui le classait récemment dans les 25 «leaders high-tech» de la ville. Mais le magazine précise que le jeune Krish n'a alors aucun ami dans ce pays capable de recompter la somme. Toujours est-il qu'il poursuit ses études à l'université de Pittsburgh en ingénierie électrique. En 1980, i