New York de notre correspondant
Un dollar trop fort peut-il remettre en cause la reprise de l'économie américaine? Inconcevable il y a encore quelques mois, ce débat est en train d'agiter économistes et chefs d'entreprises outre-Atlantique, alors que nombreux sont ceux qui estiment que le niveau de la monnaie nationale s'avère un lourd handicap pour les compagnies qui réalisent une large partie de leur chiffre d'affaires à l'exportation. Depuis quelques semaines, c'est tour à tour Dupont, Nike ou encore Coca Cola qui ont cité la «force du dollar» pour expliquer une baisse accrue de leurs revenus durant le second trimestre 2001. A chaque fois, l'analyse est la même: si le dollar est trop haut, les produits américains sont trop chers à l'étranger et donc plus difficiles à vendre.
L'inquiétude est d'autant plus forte que l'économie ne semble donner aucun signe de reprise. Hier le département du Commerce révélait ainsi que la croissance s'était établie à 0,7 % ce printemps, le plus mauvais résultat depuis huit ans. De plus, les deux autres monnaies de référence avec le dollar, l'euro et le yen, ont connu depuis le début de l'année une large dépréciation au gré des piètres résultats en Europe et au Japon. Là encore, une tendance peu encourageante pour les exportations américaines.
Dans un récent rapport, la banque d'affaires JP Morgan relevait ainsi «que le ralentissement économique qui devient de plus en clair chez nos partenaires commerciaux et la valeur surprenante du dollar alla