Il est le fondateur et l'organisateur du World Economic Forum, cette grand-messe huppée qui accueille, chaque année à Davos (Suisse), l'élite mondiale des chefs d'entreprise et dirigeants politiques. Pour les mouvements antimondialisation, Klaus Schwab est le symbole honni de ce capitalisme sans foi ni loi qui fait bombance à Davos quand eux se réunissent dans l'hémisphère Sud, à Porto Alegre (Brésil). Pourtant, ce professeur d'économie rêverait aujourd'hui d'être considéré comme l'homme qui, avant tout le monde, a intégré les inquiétudes et mécontentements suscités par la mondialisation. Pas jusqu'à accepter les manifestants devant les portes de son forum, cependant...
Seattle, Prague, Nice, Gênes... Quel bilan tirez-vous des mouvements de protestation autour des grandes réunions internationales?
Parfois, les manifestations pacifiques peuvent être une bonne chose. Elles peuvent déclencher une meilleure prise de conscience des problèmes et influencer de manière positive le monde des affaires, ainsi que les gouvernements. Pourtant, après ce qui s'est passé à Gênes, je pense que les manifestants pacifiques ceux qui souhaitent faire prendre conscience aux gens des problèmes liés à l'environnement ou du fossé entre riches et pauvres sont frustrés par les agissements d'une faible minorité, dont l'unique objectif est la violence. La mort d'un manifestant était atroce et bouleversante pour chacun d'entre nous. Les anarchistes sont à l'origine de cette mauvaise image véhiculée par