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Libération

Sony veut faire sauter la banque

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Le géant de l'électronique cherche à séduire les jeunes avec son guichet sur l'Internet.
publié le 31 juillet 2001 à 0h12

Tokyo, de notre correspondant.

Le Japon qui change se mesure à l'aune de nouvelles comme celle-ci. Depuis le 11 juin, un nouveau venu est apparu dans le très sclérosé paysage financier nippon: Sony Bank, lancée par le géant de l'électronique. Après un mois d'existence, la nouvelle banque en ligne de la firme, qui inventa le Walkman et la Playstation, comptait un peu plus de 20 000 comptes. Ce petit poucet vise 300 000 comptes d'ici à trois ans, ciblant surtout les jeunes cadres branchés soucieux de faire fructifier leur argent «à l'occidentale». Les clients reçoivent un kit de connexion de couleur orange très design baptisé «Moneykit». Ils bénéficient d'un service en ligne d'aide aux placements mis au point par la banque américaine JP Morgan. Un environnement virtuel à mille lieues des guichets ternes des banques japonaises classiques.

Matelas d'épargne. L'homme qui a convaincu Sony de se lancer dans la banque sur l'Internet est Shigeru Ishii. C'est, à 47 ans, l'un des rares banquiers nippons de premier plan à avoir connu le chômage, et à ne pas mâcher ses critiques lorsqu'il évoque les moeurs bancaires de l'archipel. Shigeru Ishii était, avant de rejoindre Sony, l'un des pontes de Yamaichi Securities, la compagnie de courtage dont la faillite retentissante, en 1997, obligea le gouvernement à concocter d'urgence un plan de sauvetage des banques. Chargé de négocier ce dépôt de bilan avant de démissionner, il en a tiré un livre dont il résume ainsi le propos: «Entre les industri