Pour Jean-Paul Fitoussi, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il n'y a aucune raison de s'alarmer de la dégradation des chiffres de l'emploi de juin. Il explique son optimisme en répondant aux questions de Libération.
La courbe du chômage s'est inversée pour le deuxième mois consécutif. Est-ce la fin de l'amélioration de la situation de l'emploi?
L'évolution des chiffres de l'emploi n'est pas préoccupante. 8 500 demandeurs d'emplois de plus: c'est une augmentation très légère si on la compare à la forte diminution enregistrée en quatre ans (un million de demandeurs d'emploi en moins, ndlr). On sait très bien qu'il y a un ralentissement de la croissance. Et que cela devrait être transitoire. Car certains facteurs ayant contribué à cette augmentation sont eux mêmes transitoires: je pense à l'augmentation des produits alimentaires qui a fait perdre un point de pouvoir d'achat aux Français et au mini choc pétrolier. Ces deux facteurs vont disparaître; le pouvoir d'achat des Français, et plus largement des Européens, devrait retrouver un certain dynamisme.
Et la croissance repartir de plus belle?
Les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons en ce moment ne sont pas durables. Nous sommes au creux de la vague. La dynamique de croissance devrait reprendre à la fin du deuxième semestre et s'installer, l'an prochain, autour de 3 %. C'est-à-dire pas très loin des niveaux atteints en 2000.
Autrement dit, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter pour