Il y a un an, chaque salarié recevait une prime de participation de 20 000 francs (3 000 euros). Leur entreprise venait d'être «honorée» du trophée de la société la plus dynamique de la région. Le carnet de commandes était rempli à ras bord. On recrutait des intérimaires à tour de bras. Aujourd'hui, les machines de l'usine Flextronics de Moncel-lès-Lunéville (Meurthe-et-Moselle) ne tournent plus. Les clients ont disparu. Sous- traitant gâté de la téléphonie mobile à ses plus belles heures, l'usine, filiale française du groupe américain Flextronics, est l'une des nombreuses victimes du retournement de conjoncture sur les portables.
Alcatel dont 90 % de leur plan de charge dépendait, a cessé du jour au lendemain de commander des fabrications à Lunéville. Les tentatives de diversification, au début de cette année, vers les lecteurs de laser pour l'automobile n'ont pas suffi à compenser la perte du client perdu.
Bruits alarmants. Et après s'être cru assurés d'une activité qui allait durablement leur donner du travail, les 250 ouvriers ont dû déchanter. Brutalement. Début juillet, la direction leur a annoncé la panne de commandes. «Vous pouvez rentrer chez vous, les clients sont partis.» Et le 23 juillet, un comité d'entreprise extraordinaire évoquait pêle-mêle, une cession, une cessation d'activité ou des mutations.
Depuis hier, les salariés ont installé un minicamping devant les murs des ateliers pour surveiller d'éventuels déménagements de machines. Ils ont des tentes, des tables