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Libération

A Marseille, les bassins de la discorde

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Le port a été bloqué par des salariés de la Compagnie de réparation.
publié le 2 août 2001 à 0h19

Marseille correspondance

«Libérez les formes de radoub, libérez les formes de radoub»: le slogan ne figure pas tel quel sur les banderoles des 153 salariés de la Compagnie marseillaise de réparation (CMR), qui, hier, bloquaient partiellement les accès au port autonome de Marseille (PAM). Mais il pourrait y être. Car cette revendication est l'un des enjeux du devenir de leur entreprise en redressement judiciaire depuis avant-hier.

Exclusivité. Les formes de radoub? Ce sont ces vastes bassins où l'on met les navires en cale sèche avant travaux. C'est l'un des outils communs à toutes les entreprises du secteur sur la place de Marseille. Le port autonome en possède dix. Mais toutes ont été «amodiées» (concédées), en juillet 2000, et en «exclusivité», au seul et même groupe privé: le britannique Cammel Laird, au moment où il se rendait propriétaire de la CMR. Maintenant qu'il faut trouver un autre actionnaire, le contrat pèse lourd. Car cette exclusivité a un coût; en vertu des accords passés avec le PAM, le «loyer» est progressif et au-dessus du prix du marché international.

«Nous venons d'adresser un courrier à la direction française du groupe britannique pour dénoncer ce contrat», indiquait hier après-midi le commandant du port, Joseph Moisan. Marseille appréciera. Car à l'époque de sa signature, cet accord avait fait grincer pas mal de dents. Notamment de la part de la myriade de petites entreprises, obligées d'en passer par Cammel Laird pour utiliser les formes de radoub.

Aujour