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Libération

Tobin or not Tobin, retour de question

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Après Gênes, la taxe revient dans le discours politique.
publié le 2 août 2001 à 0h19

La taxe Tobin ou l'éternel retour. Régulièrement, ses promoteurs poussent les gouvernements à se positionner en faveur de «ce grain de sable» antispéculation. Régulièrement, les interpellés, embarrassés par ce virus aux allures de sparadrap, l'évoquent du bout des lèvres, voire trouvent l'idée «séduisante». Avant de «regretter», comme Laurent Fabius le 11 juillet, «les difficultés considérables» que poserait ce premier impôt mondial (1). Un peu ennuyés d'avoir raté le virage du G8 de Gênes, au moment où ils s'efforcent «d'être plus à l'écoute» des antimondialisation, des ministres ont tenté de corriger le tir.

Ainsi, la semaine dernière, Bernard Kouchner, ministre de la Santé, s'est découvert favorable à «l'idée d'une taxe volontaire sur les mouvements de capitaux». Moins surprenant, Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire d'Etat (Gauche socialiste) au Logement, a rappelé son attachement à une idée avancée dès 1972 par James Tobin, prix Nobel d'économie américain. De Philippe Séguin à François Bayrou, en passant par un large éventail de la gauche plurielle, les politiques ont souvent rallié l'idée (Libération du 12 avril 2000) d'une telle taxe de 0,02 à 0,2 % sur les 1 500 milliards de dollars brassés chaque jour lors des transactions monétaires. Reste sa concrétisation...

Lobbying. Pour ses défenseurs, pas question de se contenter d'un serpent de mer condamné au rôle de fantasme. Il s'agit d'en faire un symbole d'une réappropriation politique qui romprait avec le fatalisme de la p